Nous évoluons aujourd’hui dans un environnement complexe, instable et anxiogène, qui affecte profondément le moral de nombreux individus, en particulier des plus sensibles.
Pour autant, il ne s’agit pas de se laisser submerger par ces perturbations. Plus que jamais, la résilience et la proactivité constituent des compétences essentielles pour faire face à l’adversité et maintenir un cap clair.
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la chute du mur de Berlin et l’essor de la globalisation, l’idée d’une géopolitique plus apaisée a pu sembler durablement acquise. Les tensions actuelles montrent néanmoins que certaines dynamiques conflictuelles persistent, alimentées par des dirigeants cherchant le pouvoir ou l’influence au détriment des équilibres établis. Il serait illusoire d’espérer un retournement rapide de cette tendance.
Dans ce contexte, la résilience devient un atout stratégique. Elle ne s’acquiert pas par des méthodes standardisées ni au travers de discours simplistes. Elle se construit progressivement, à partir d’expériences difficiles, d’événements marquants ou de défis personnels majeurs. Ces situations révèlent souvent des ressources internes insoupçonnées, qui permettent de maintenir la stabilité et la lucidité dans des périodes de tension.
Cette force est généralement discrète : elle ne vise ni à se montrer ni à s’imposer. Mais elle joue un rôle déterminant dans la capacité à avancer sereinement et à prendre des décisions éclairées.
La proactivité, quant à elle, est une extension naturelle de la résilience. Elle permet d’anticiper les évolutions, d’identifier les scénarios possibles, de préparer des alternatives et d’aborder les défis avec méthode et discernement. Elle repose sur une posture d’action, non de réaction, et facilite la mise en œuvre de projets même dans des environnements incertains.
Dans la gestion de projet comme dans la conduite du changement, les zones de risque ou de fragilité sont rarement mises en avant dans une culture qui valorise avant tout la réussite et la performance. Pourtant, l’expérience montre que la satisfaction durable provient de la capacité à anticiper les difficultés, à les traiter de manière posée et professionnelle, et à créer les conditions de réussite pour les équipes.
Les réussites issues de cette démarche sont souvent discrètes, mais elles sont solides, concrètes et structurantes. Dans un contexte économique et politique instable, elles peinent parfois à rivaliser, en termes de visibilité, avec les crises ou les controverses, ce qui peut démotiver les plus vulnérables.
Avec le recul, il apparaît toutefois que la résilience et la proactivité constituent les meilleurs leviers contre la morosité et l’incertitude ambiantes. Même en cas d’échec, elles garantissent d’avoir agi avec rigueur et intégrité, ce qui demeure une valeur essentielle.
Rebondir après une étape personnelle ou professionnelle difficile, en s’appuyant sur un renforcement intérieur, est tout aussi important que d’atteindre un objectif de manière exemplaire. Cette énergie, cette capacité à se reconstruire, ne s’achète pas : elle se développe au fil des expériences et du temps.
Bonne lecture, et au plaisir d’échanger prochainement.