L’Intelligence Artificielle introduit déjà une forme de sélection — voire de ségrégation — qui va profondément ébranler certaines certitudes dans le monde du travail. Soyons clairs : le « minimum syndical » en matière de performance individuelle ne suffira bientôt plus à de nombreux travailleurs.
Les entreprises recherchent désormais des collaborateurs engagés, proactifs, capables d’aller au-delà de la simple exécution. Cela semble évident, mon cher Watson, mais rappelons-le : une personne fortement investie dans son travail est bien plus épanouie que celle qui se contente d’en faire le minimum, sans réel attachement à son environnement professionnel.
Il ne s’agit pas ici de blâmer qui que ce soit, ni de prétendre que toutes les activités sont passionnantes ou valorisantes. Mais il faut bien reconnaître qu’une journée de travail peut paraître interminable lorsqu’on n’aime pas ce que l’on fait. Trouver des sources de satisfaction — aussi modestes soient-elles — et cultiver une forme d’engagement ou de curiosité devient essentiel.
Car pour ceux qui resteront passifs, l’IA risque d’apporter une réponse cinglante dans les années à venir.
Le recours croissant — et souvent intrusif — à l’Intelligence Artificielle transforme déjà en profondeur les métiers, et en remplace certains par des technologies ou des robots humanoïdes. Si certaines professions du secteur secondaire seront préservées encore quelque temps, de nombreuses fonctions du tertiaire sont d’ores et déjà prises en charge par l’IA.
Alors, que faire lorsque son activité risque d’être remplacée ? Certainement pas se réfugier dans le minimum syndical.
Face à cette transformation que personne n’a réellement choisie, la passivité n’est pas une option. Il faut continuer à apprendre, à explorer d’autres métiers, à se former techniquement, à s’informer — même sur des sujets parfois rébarbatifs. Tout cela doit désormais faire partie de notre boîte à outils personnelle.
Lorsque les dirigeants devront faire des choix, il est fort probable que les profils proactifs, curieux et ouverts bénéficieront d’un traitement plus favorable que les attentistes. Aucune garantie, certes, mais dans ce nouveau contexte, l’effort et la démarche d’apprentissage compteront autant — voire davantage — que les résultats eux-mêmes.
Les changements induits par l’IA s’imposent en silence : ils ne provoquent pas de révolution brutale, mais redessinent peu à peu le paysage professionnel. En tant que consommateurs, nous profitons pleinement des avantages de ces technologies. Mais une fois passée l’euphorie de la découverte et du côté « fun », le retour de bâton sera inévitable si nous ne nous préparons pas — individuellement et collectivement — à ces bouleversements.
Les entreprises et les autorités devront accompagner ces mutations à grande échelle, mais chacun d’entre nous porte aussi une part de responsabilité. Le minimum syndical ne suffira plus, qu’on le veuille ou non.
La proactivité, la curiosité et la volonté d’apprendre seront les maîtres mots du futur — et, ironie du sort, ce sont peut-être ces qualités que l’IA viendra justement renforcer.
Bonne lecture, et à bientôt.