Agir spécifiquement, penser globalement…

La formule « Penser globalement, agir localement », fait sens en de nombreuses circonstances…

A l’exception de produits très spécifiques (on pense au secteur de la technologie et à celui de la « malbouffe »), croire que l’on peut appliquer les mêmes formules dans le monde entier, ou même dans une partie du monde sans en changer une virgule, tient de la gageure, voire de l’irresponsabilité entrepreneuriale.

Il est souvent nécessaire d’appliquer des versions « locales » pour coller au mieux avec la réalité économique et les besoins des consommateurs. Bien évidemment, le commerce en ligne bouleverse certains usages en réduisant le monde au niveau d’un « village global », mais également en introduisant une forme d’appauvrissement par « la pensée unique ».

Dans nombre d’entreprises d’une certaine taille, la confusion est souvent totale entre la spatialisation des activités et les actions menées localement dans un même secteur. Pour des questions de « conformité » et de « gestion des risques », le travail est divisé, sectorisé afin d’éviter qu’un membre du personnel puisse agir seul dans tout le processus. Il s’agit d’une forme de « lobotomisation » de l’action du collaborateur mise en place volontairement et consciemment.

Cette approche est « intéressante » car ces mêmes entreprises dépensent des fortunes pour la mise en place de formations, de stages et de cours invitant leurs collaborateurs à « penser global » et avoir une vision holistique des opérations : de qui se moque-t-on ?

La combinaison entre « spécifique » et « global » est certes complexe à résoudre et chaque entreprise doit trouver sa voie. Quelles peuvent être les pistes :

• Mettre en place une stratégie globale suffisamment large pour être implémentable dans toutes les régions concernées.

• Se focaliser sur les points « non négociables » qui permettent de garantir une vision et une image commune de l’entreprise tout en limitant les risques.

• Laisser une marge de manœuvres partout où cela est nécessaire afin d’être « opérationnellement compétitifs »

• Responsabiliser les « locaux » afin qu’ils proposent des solutions : la « centrale » n’a pas toujours raison !

• Au niveau d’un groupe, limiter les points de contrôle uniquement aux processus ou éléments essentiels.

Ces quelques points semblent évidents : l’expérience de quelques dizaines d’années et l’observation attentive de certaines entreprises « globales » montrent malheureusement le contraire…

Chacun doit être formé dans un secteur précis et pouvoir agir rapidement dans un environnement sécure et spécifique, mais il faut que les collaborateurs puissent comprendre les enjeux globaux et mettre en perspectives leurs activités et leurs positionnements par rapport à l’entreprise : il s’agit d’un exercice difficile mais salutaire.

La jeune génération semble évoluer avec certains paradoxes : planter ses carottes et tomates sur son balcon afin de consommer « régional » avant de sauter dans un avion pour aller faire la fête un weekend à Barcelone ou Ibiza… Au fait, considère-t-on encore Barcelone ou Ibiza comme des destinations « locales » lorsqu’on vit en France, en Allemagne, en Italie : pour certains jeunes, c’est parfaitement compatible, ce qui remet en cause la formule « penser global, agir local » si tout est mélangé.

Bonne lecture et à bientôt.

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