Quand l’approche trop détaillée finit par tuer l’idée

Nous avons tous été confrontés un jour ou l’autre à des collègues qui sont des experts en tout et qui prennent les détails pour des finalités.

Lorsque cela reste à une échelle « normale », cela est acceptable, voire amusant. Néanmoins cette volonté de tout contrôler et de tout maîtriser jusqu’au dernier détail peut devenir pathologique au risque de bloquer toute idée ou tout projet.

Lorsqu’on aborde un projet complexe par les détails, il est presque impossible de le démarrer, de le poursuivre ou pire, de le terminer. En effet, il y a toujours de très bonnes occasions – souvent très factuelles d’ailleurs – pour modifier un projet, le dénaturer voire le suspendre : il faut une force incroyable et une grande résilience pour forcer le destin et ramener le projet à son but initial et le réaliser.

Après avoir eu le « privilège » de constater cette situation à de nombreuses durant une carrière professionnelle, force est de constater que ce ne sont souvent pas les faits qui constituent des éléments bloquants, mais bien les personnes en charge du projet et parfois les sponsors eux-mêmes !

Il existe plusieurs catégories « d’empêcheurs de tourner en rond d’ailleurs ». En voici quelques exemples :

• Le méta-bloquant : tout est source de problème, tous les autres sont des incapables, il manque toujours des moyens et les délais sont irréalistes.

• Le compteur de petits pois dans la boite : aucune solution ne peut être envisagée sur le mode macro : tout doit être réglé, calculé, millimétré avant d’avoir commencé, faute de quoi cela ne peut pas fonctionner et aucune décision ne peut être prise.

• Le satisfait des disfonctionnements : sa source de vie est alimentée par les erreurs des autres et des systèmes : c’est presque jouissif pour lui, or cela lui permet simplement d’éviter sa propre crise existentielle.

• Le frustré : il ne voit que les problèmes, jamais les solutions. C’est le déclamateur de « oui, mais… », de « faut qu’on », « vous n’avez pas pensé à cela… », etc. : de grandes théories, rien de concret, jamais !

• L’envahisseur : il sait tout sur tout et sur tout le monde, estimant de son devoir de se positionner sur tout : il connait tellement de choses que les autres sont mauvais, voire non-essentiels

• Le faux-aidant : c’est celui qui est foncièrement honnête et positif, donne l’impression d’être actif, voire hyperactif, mais il est incapable de délivrer quelque chose par lui-même. Dit autrement : il donne le change, mais en réalité ne produit rien de concret.

Cette liste n’est (malheureusement) pas exhaustive. De plus, il faut même compter sur certaines personnes cochant plusieurs cases en même temps ! Ces personnes sont toxiques pour le projet et pour les personnes dédiées.

Il est vrai que les détails sont importants pour que la solution soit attractive, intuitive, à haute valeur ajoutée, mais il y a un moment pour tout et c’est là que le bât blesse souvent.

Il faut savoir prendre de l’altitude dans un projet, conserver la vue d’ensemble tout en étant très concret et pragmatique. Cet équilibre est difficile à trouver, mais c’est le rôle d’un bon coordinateur ou « facilitateur » de projet. Cela demande souvent beaucoup de tact et de résilience afin que la partition soit jouée correctement par tous les instrumentistes.

Enfin, il est souvent démontré que la composition des équipes projets n’est pas étudiée avec assez de soin : les responsables désignent souvent les personnes pour de mauvaises raisons. Lorsque cela est possible, le chef de projet, coordinateur ou « facilitateur » doit s’en ouvrir rapidement afin de corriger la situation.

Bon début d’été, bons projets, bonne lecture et à bientôt.

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